La nature me touche, m’inspire, et je tiens à partager la beauté de cet univers sensible et pourtant menacé. On respecte mieux ce que l’on regarde. À la manière des impressionnistes, je peins ce qui m’entoure. Les végétaux et les forêts franc-comtoises m’offrent un terrain d’expression sans limites. Je suis particulièrement fascinée par le caractère éphémère de la lumière, par ses effets sur les couleurs, par l’impact des heures de la journée ou des saisons sur les paysages. J’apprends de la richesse des couleurs de Van Gogh, des textures et des compositions des œuvres de Nicolas de Staël, des fabuleux sujets d’eau de Monet ou encore de la touche vibrante et poétique de Bonnard. Tous à divers moments de mon parcours m’ont aidé à comprendre comment allier technique et émotion. 

Pour retranscrire toute l’énergie de ce joyeux fouillis naturel, je travaille la peinture à l’huile en utilisant la technique au couteau. À travers des touches épaisses, je permets aux couleurs de se côtoyer, de se valoriser. Je les superpose, les étale en empattements, ce qui donne de la force au sujet et recrée les transparences, les contrastes et les flous, propres à cette luminosité vivante. Mon inspiration vient de cette tendre bataille, de cette confrontation entre la douceur et la force.

Mon travail est aussi intuitif. Parfois, je me laisse entraîner par la vibrance de ces forêts pour emprunter un chemin plus graphique. Certaines de mes toiles possèdent différents degrés de lecture, une peinture figurative lorsqu’on la regarde de loin est abstraite dès que l’on se rapproche. Aujourd’hui, mes recherches tendent de plus en plus vers cette déconstruction. Pour découvrir le monde invisible, caché derrière le sujet, celui des rêves et de l’inconscient. Chaque jour a son lot de doutes et d’incertitudes, chaque jour est une nouvelle expérience émotionnelle.